Et vous, où en est votre libido ?
Ces dernières années, une "révolution sexuelle" a vu le jour sur les réseaux sociaux, d'abord, puis a débordé dans les rues, dans les foyers, et un peu partout. Allant de paire avec une libération de la parole des femmes, une vague appelée tantôt "féministe", tantôt "humaniste" (puisqu'elle concerne bien tout le monde, et pas seulement les femmes), cette "révolution" était d'abord associée à un genre.
Bientôt, toute sorte de sujets se sont vus aborder : connaissance de l'appareil sexuel féminin (tout le monde sait dessiner un pénis, mais qu'en est-il d'une vulve ?), simulation, désir... Rapidement, cette libération a concerné tout le monde.
Cet article se concentre sur le désir, la libido, de son aspect purement biologique à ses facteurs émotionnels et psychologiques.
La libido, c'est quoi ?
Le terme libido a été popularisé par Freud, qui l'a utilisé en psychanalyse pour désigner l'énergie des pulsions sexuelles, le désir[1]. De manière générale, la libido a trois sources principales : biologique, affective et cognitive[2]. La sexualité humaine dépendrait en effet d'interactions complexes entre le processus cognitif, les mécanismes du système nerveux, les réactions biochimiques, l'humeur et un certain nombre de stimuli externes[2].
Un article[3] publié dans la Revue médicale suisse en 2016, résultant d'une étude menée par Bianchi-Demicheli, F. et al., s'est intéressée de près au concept de désir. Intitulée Une approche neurobiologique, psychologique et sociologique du désir sexuel et de la satisfaction sexuelle, cette recherche invite a "une connaissance holistique de l'individu, de la sexualité et du désir sexuel"[3].
Pour cet article, les auteurs se sont interrogés aux facteurs sociaux pouvant impacter à la fois le désir et la satisfaction sexuelle. Ils ont par exemple cherché à comprendre l'influence des différentes interactions au sein du couple ainsi que celle des représentations de rôles qu'insinuent certains stéréotypes de genre[3].
Sur les interactions conjugales, l'étude met en lumière que la majorité des couples ressentent plus de désir, et plus souvent, lorsque le sexe est perçu comme quelque chose de récréatif plutôt que comme une nécessité. La satisfaction sexuelle, elle, serait plutôt impactée par le type de relation émotionnelle existant entre les personnes. Ainsi, un couple "fusionnel" et communicatif, mettant en avant la sexualité comme un moyen, avant tout, d'être en lien avec l'autre, ressentirait une plus forte satisfaction sexuelle.
Concernant les stéréotypes de genre, l'étude révèle que la façon dont une personne se représente le rôle associé à son genre peut impacter à la fois son désir et son sentiment de satisfaction. En effet, Bianchi-Demicheli, F. et al. ont trouvé que, "plus les personnes ont des représentations égalitaires, plus le niveau de désir et les attitudes en matière de sexualité sont similaires pour les hommes et les femmes"[3]. Pour faire simple : les stéréotypes peuvent limiter le sentiment de plaisir et de liberté souvent associés au sexe, une vision égalitaire permet aux hommes, comme aux femmes, d'écouter leur désir propre, en dehors de ce qu'ils.elles pensent devoir être.
Gardons à l'esprit que la libido et l'excitation sexuelle sont deux choses différentes. La première est une attitude envers une personne, un objet, un contexte, alors que l'excitation est un état spécifique généralement rattaché aux organes génitaux[2]. Il est possible d'être excité.e mais de ne pas avoir envie d'avoir un rapport sexuel.
Le désir donc, qu'il soit dyadique (à deux) ou solitaire (désir masturbatoire), dépend de tout un tas de facteurs neurobiologiques, hormonaux, psychologiques, sociaux et culturels[3].
Les évolutions de la libido
Il semblerait que les hormones aient un rôle majeur, quoique non total, dans la libido[2]. C'est notamment pour cela que la ménopause peut entraîner une baisse de libido. En effet, la ménopause se traduit, entre autre, par une diminution du taux d'œstrogènes, ce qui prive la libido de son carburant biologique[2]. Cette baisse d'hormones touche à la fois le système nerveux central et les organes sensoriels (dont les organes génitaux qui deviennent moins sensibles), qui sont les récepteurs principaux des stimuli sexuels environnementaux[2].
Les douleurs pendant l'acte, la difficulté à atteindre l'orgasme, les troubles érectiles, la dépression, le stress, sont autant de facteurs qui peuvent impacter la libido[2], autant chez l'homme que la femme.
Au-delà des facteurs biologiques, le désir sexuel peut en effet être lié de près à l'état émotionnel/affectif de la personne. De cette manière, si vous êtes stressé.es, fatigué.es, que vous vous sentez mal dans votre peau ou autre, il est normal que vous ayez du mal à avoir envie de faire l'amour. La libido n'est pas juste une réponse physique du corps face à un stimulus, c'est un mélange de désir physique et mental, de stimuli externes et internes, de contexte, et de bien d'autres choses.
Si vous avez du mal à vous sentir excité.e, commencez par en parler avec votre partenaire. Qui sait, peut-être qu'il.elle ressent la même chose ? Dans tous les cas, en parler permet de dédramatiser la situation et peut déjà enlever une pression. Les comptes Instagram Orgasme et moi, Juissance Club, Aventures en Orgasmie et bien d'autres abordent les thèmes de la sexualité, du désir, des complexes, des traumatismes en tous genres, le tout librement et sans aucun jugement. Les auteures de ces comptes sont à l'écoute et pleines de bons conseils, alors, allez y jeter un œil !
Un certain nombre de livres peuvent également aider à redécouvrir son plaisir et à comprendre son corps, en solo ou à deux, c'est le cas par exemple de Juissance Club, écrit par Jüne Pla, et qui propose une "cartographie du plaisir" sans complexe.
Si, toutefois, les troubles de libido persistent, il est recommandé d'aller voir un spécialiste, afin d'éliminer les possibles facteurs biologiques qui pourraient en être la cause.
Comment élever sa libido ? (Quelques astuces)
Des huiles essentielles**
Dans La Bible des huiles essentielles[4], de Danièle Festy, l'auteure propose un mélange d'huiles à appliquer en massage pour stimuler la libido. La formule est la suivante : 1ml d'huile essentielle (HE) d'ylang-ylang, 0.5ml d'HE de rose, 0.5ml d'HE de néroli et 8ml d'huile végétale d'abricot. A mettre sur le bas du dos, en massant doucement, 2 fois par jour.
Si vous avez chez vous un diffuseur d'huiles essentielles, voici un autre mélange qui pourrait vous intéresser : 3 gouttes d'HE de vanille, 3 gouttes d'HE de bergamote et 3 gouttes d'HE d'ylang-ylang.
Dans une note, Danièle Festy précise que "Aucun traitement ne remplace le dialogue" et ajoute qu'il ne faut pas suivre de traitement, "aux huiles essentielles ou autre, pour faire plaisir à votre partenaire. C'est à VOUS que cela doit faire plaisir avant tout"[4]. Des mots à garder à l'esprit à tout moment.
Des aliments aphrodisiaques
Depuis l'Antiquité au moins[5], des aliments dits "aphrodisiaques" sont utilisés pour aider à stimuler un désir sexuel affaibli.
- Le ginseng
D'après certaines études, le ginseng serait un stimulant pour la libido et faciliterait l'érection. Le ginseng est une plante adaptogène qui agit notamment sur le stress et stimule le système nerveux central[5].
- Le gingembre
Souvent cité parmi les aphrodisiaques, le gingembre favorise l'afflux de sang dans les organes[5]. Au-delà de cela, les vertus stimulantes de libido accordées au gingembre se rapprocherait plutôt du placebo[5]...
- La truffe noire
Elle contiendrait une molécule dont la structure est similaire à celle de la testostérone[5].
- Le cacao
Le cacao contient plusieurs molécules psycho-stimulantes, dont le phényléthylamine, qui est un précurseur de la sérotonine, elle-même impliquée dans la régulation de l'humeur. C'est pour cela qu'on reconnaît au cacao un effet euphorisant et parfois même antidépresseur[5]. A cela s'ajoute de la caféine, qui a un effet stimulant.
Le cacao augmenterait également le désir sexuel[5].
- La cannelle
On reconnaît à cette épice des vertus stimulantes, notamment de la libido[4]. A consommer dans le plat ou sous forme d'huile essentielle (à diluer et ne convient pas aux femmes enceintes et allaitantes).
- Le maca
Cette plante de la Cordillère des Andes fait aussi partie des adaptogènes. De plus, on lui confère des vertus aphrodisiaques et elle augmenterait le désir sexuel de qui la consomme[6].
- Les aliments riches en zinc
Le zinc, cet oligo-élément essentiel au fonctionnement normal du système immunitaire agit également sur le taux de testostérone dans le sang. Or, la testostérone a un rôle important dans l'excitation sexuelle. Voici une liste (non-exhaustive) des aliments riches en zinc :
- La viande de bœuf
- Les abas (cœur, foie..)
- Les fruits de mer
- Les germes de blé grillés
- Les shiitakes séchés
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Ce qu'il faut retenir
Comme vu dans cet article, le terme de libido recouvre toute un série de mécanismes complexes et entremêlés. Il ne s'agit pas d'une chose purement biologique, d'une réponse purement physique, la libido dépend également d'un certain nombre de facteurs sociaux, culturels et psychologiques.
Afin de mettre toutes les chances de votre côté, assurez-vous de rester en bonne santé, de faire du sport, de bien dormir, de communiquer avec votre/vos partenaire(s) et, surtout, de vous sentir bien dans votre tête. Il existe aujourd'hui tout un tas de ressources (comptes instagram, livres, etc.) pouvant vous aider et répondre à vos questions. Alors, ne vous inquiétez pas : une baisse de libido peut arriver à tout le monde, le tout est de comprendre d'où elle vient, en incluant tous les possibles facteurs cités ci-dessus.
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** les huiles essentielles sont à diluer dans une huile végétale, pures, elles peuvent être toxiques.
Sources
[1] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/libido/47004
[2] Alessandra Graziottin (2000). Libido: the biologic scenario. , 34(supp-S1), 0–. doi:10.1016/s0378-5122(99)00072-9
[3] Bianchi-Demicheli, F. et al. (2016). Une approche neurobiologique, psychologique et sociologique du désir sexuel et de la satisfaction sexuelle. Revue médicale suisse. 2016, vol. 12, no. 510, p. 551-555. https://archive-ouverte.unige.ch/unige:127632
[4] Festy, D. (2018). Ma bible des huiles essentielles. Guide complet d'aromathérapie. Editions France Loisirs.
[5] R. -J. Opsomer; J. -P. Auquière; T. Roumeguère (2008). Diététique et médecine sexuelle. , 3(1), 57–70. doi:10.1007/s11608-008-0180-2
[6] http://www.wikiphyto.org/wiki/Accueil
[7] https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/biologie-libido-12444/
[8] Bancroft, John (2010). Sexual desire and the brain revisited. Sexual and Relationship Therapy, 25(2), 166–171. doi:10.1080/14681991003604680
Mathilde Van Inthoudt